L'erreur et la culpabilité

Publié le par frigioman

Carnets de conscience de Sylvain Thillaye du Boullay

Pour bien comprendre le jeu de l'incarnation, il nous faut admettre que, dans ce jeu, personne n'est coupable, mais tout le monde fait des erreurs, simplement par ignorance.
Ce peut être un peu difficile à admettre d'une manière pratique car, depuis que nous sommes petits, on nous apprend à attacher la notion de mal à l'erreur. A l'école, il était «mal» de faire des fautes d'orthographe ou de calcul. Pour un adulte, il est «bien» de réussir et «mal» d'échouer. La notion de péché, de culpabilité et de honte est devenue quelque chose de tentaculaire qui envahit l'ensemble de notre monde et qui nous empêche de pratiquer l'Amour inconditionnel à l'image de Dieu.
Pour Dieu, la notion de péché n'existe pas. Cela n'a aucun sens pour l'Amour inconditionnel.
Adam s'est endormi, nous dit la Bible. Etait-il coupable ? Bien sûr que non. En goûtant le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, il s'est mis à croire à la réalité du monde des opposés. L'amour n'a pas d'opposé. Mais dans le monde de la dualité, on peut dire que l'amour a temporairement un opposé. C'est la peur. Adam a commencé à avoir peur et s'est ainsi coupé de la réalité du Bien sans opposé. Il a fabriqué le mal dans son esprit, et s'est mis à connaître la culpabilité du mal par opposition au bien. Autrement dit, il n'a plus vu les choses avec la vision de Dieu. C'était une erreur. Et cette erreur nous la faisons tous. Mais il n'y a aucun péché, il y a simplement oubli. Il y a fausse croyance. Il y a perception erronée de la Réalité sous-jacente à toute forme.
Comment Dieu, Qui est tout Amour et rien qu'Amour, pourrait-Il ériger des règles pour se punir Lui-même de les transgresser ? Cela n'a aucun sens.
Tous les messages des grands maîtres ont toujours été des messages d'amour inconditionnel et d'innocence générale. Certes, ils sont venus pour nous aider à corriger nos erreurs, mais c'était aussi pour reprendre davantage conscience eux-mêmes de Qui nous étions tous. Et ils ont toujours été rejetés par une grande partie des gens de leur époque, parce que leur message de pardon général semblait mettre en danger la bonne marche d'une société fondée sur la notion de bien et de mal.
Le vrai pardon auquel nous conduit l'Amour inconditionnel ne consiste pas à dire : «Je te pardonne parce que je suis bon et que tu es mauvais», mais : «Je te pardonne parce que tu es l'expression de Dieu et que tu n'as jamais pu faire réellement quelque chose de mal.»
Les relations que nous avons ensemble sur la Terre sont toutes une occasion de reprendre conscience de notre nature Divine. Elles nous permettent de choisir une nouvelle fois de nous voir les uns les autres différemment, et de nous ouvrir à l'amour inconditionnel. Le «Namaste !», le salut indien sacré, veut dire : «Je reconnais Dieu en toi».
Faut-il alors supprimer les prisons et abolir les lois sociales ? Certainement pas, car l'état de conscience général n'est pas encore prêt pour cela. N'oublions pas que nous sommes sur un chemin d'éveil personnel. La question n'est pas de tenter de faire des choses spectaculaires pour prouver quelque chose. Cela n'aurait aucun sens et irait à l'encontre d'une attitude d'amour et de compassion. Autrement dit : au lieu d'essayer d'attirer les autres là où nous croyons être, rejoignons-les plutôt là où ils sont avec notre cœur. C'est en décidant d'être la lumière que nous sommes, que les autres pourront voir en leur temps la lumière qu'ils sont.

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