Quand nous aurons ramé
Quand nous aurons ramé
jusqu’aux plages des songes.
Quand, sur les remous des mots,
nous aurons fait naufrage,
échoués sur les sables tamisés du pardon.
Nous ne serons plus ces rêveurs embourbés
amarrés aux pontons des paroles stériles.
nous ne serons plus ces croyants infidèles
arrimés à leurs Dieux vacillants et puérils.
Et nous ne serons plus ces prophètes voûtés
qui raniment l’espoir des silences dilatés.
Quand nous aurons fécondé la perception des temps,
quand nous aurons acquis l’envol des pardons,
nous ne serons plus les étais de l’instant magnétique
Mais les émancipateurs de nos fragments d’amour
Frigioman